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Risaralda et Alto Chocó, octobre 97. Communauté de Sur Atena (près de Marsella)

La première visite dans cette communauté se déroule en octobre 1997 pendant trois jours, accompagnée par Liana Cecilia Navaro, ingénieur agronome, et Roman Hernandes, conducteur, tous deux employés par le département de Risaralda. Nous nous rendons à Sur Atena, où je rencontre le gouverneur de la communauté, M. Rubèn Dario Cuasarabe. Je lui explique le but de ma visite. Il accepte de me loger quelques jours chez lui. Liana et Roman retournent à Pereira.

Comme les autres communautés Emberá Chamí, Sur Atena est née en 1973. La famille Mario Niaza Cuasarabe, venue de la municipalité de Quinchia a acheté un petit terrain dans la vallée. Au fur et à mesure, les frères et soeurs arrivent. Jusqu’en 1994 ils travaillaient comme main d’oeuvre agricole dans les grandes fermes voisines. En 1994 l’Incora de Risaralda a acheté cinq cuadras et formé la réserve de Sur Atena avec trois cent soixante dix sept personnes recensées, pratiquement toutes issues de la même souche familiale. Ils vivent à quatre vingt dix pour cent dans des maisons traditionnelles de bambou sur pilotis. Les autres maisons sont en brique. Il y a une école où curieusement flotte le drapeau colombien. Le professeur est du village et donne les cours tous les matins de huit heures à midi, du lundi au samedi. Il a un mois de vacances par an. Il n’est plus rémunéré par le gouvernement. Comme prévu. C’est la communauté qui rémunère son travail. L’école dure cinq semestres. Ensuite il faut se rendre à Marsella , à deux heures de route en voiture !

Le réseau électrique est rudimentaire. Mais il fonctionne. Il n’y a pas d’éclairage public. Une à deux ampoules par maison. Rarement un frigo, une radio ou une télévision. Tout ce qui est médical est normalement gratuit pour les indigènes. Mais le premier centre médical est à sept heures à pied, ou bien deux heures en voiture de Sur Atena. Quand il en passe une.

Le travail agricole est effectué principalement par les hommes, du lundi au samedi, de six heures à quinze heures. Ils travaillent dans la réserve sur des terrains difficiles (pentes de 40% à 70%).