« Cameroun, carnets de villes », est un projet multiple de mémoires urbaines de ce pays : Photographies, court métrage vidéo, expositions, projections, rencontres, débats….

Note d’intention

La première série de courts-métrages vidéos est présentée sous forme de lecture urbaine. Réalisés par Hervé Dangla avec Stéphane Akoa à Douala, la série s’intitule « Douala dans tous ses états ». Ce travail a été tourné et présenté pendant le festival du SUD à Douala en décembre 2013. Les premières photographies de ce travail ont été réalisées dans le cadre de l’atelier photographique initié par l’Institut Français du Cameroun à Yaoundé, courant janvier, février et mars 2013. Le Collectif Kamera et Hervé Dangla ont réalisé un mémoire photographique de la ville de Yaoundé.

Nous avons associé à ce projet une première réflexion scientifique sur la ville, avec Muriel Same Ekobo et Stéphane Akoa, chercheurs à la Fondation Paul Ango Ela. Deux présentations sont déjà programmées et se tiendront à l’IFC de Yaoundé, le 21 janvier sur les photographies de la ville de Yaoundé et le 5 février 2014 à 17 heures sur les courts métrages de la ville de Douala. Cette première série de photographies, exposée à l’IFC de Yaoundé du 16 janvier au 15 février, tend à créer une mémoire photographique contemporaine des principaux contextes urbains de cette Yaoundé, regroupée en deux points principaux :
-  D’un côté, pouvoir comprendre et analyser les tendances d’architectures et d’urbanismes, tant dans le privé que dans le public. A partir du dernier trimestre 2013, ce projet sera développé au niveau national et probablement amplifié dans les années à venir.
-  De l’autre, observer la végétation, les plantes urbaines, sauvages et alimentaires et les forêts toujours puissantes en lisière de la capitale du Cameroun. Le désert et les forêts denses de ce pays feront l’objet d’une deuxième analyse au niveau national. A travers les angles de prises de vue choisies par les photographes, ces deux images en diptyque permettent de représenter ce qui compose le cadre de vie des populations, vu par le prisme de la réalité subjective de la photographie. Ce travail s’attache à représenter les relations de vie quotidienne entre, d’un côté, les espaces privés, les habitations, le quartier, et de l’autre, l’espace naturel végétal ou industriel. Ce travail photographique s’est aujourd’hui initié sur diverses régions et villes du pays : Région de l’Ouest, centre et sud. Les photographies seront bientôt sur le site de ce projet en cours de conception. Dés janvier 2014 un repérage des villes de Ngaoundéré et de Garoua est programmé.

L’ensemble de ce projet, « carnets de villes », vont nous permettre d’analyser et de montrer les traces et les juxtapositions de l’architecture populaire, monumentale ou encore industrielle, ainsi que les nouvelles expériences urbaines symboliques de la vie. Les signes publicitaires et les panneaux d’orientations omniprésents dans la ville sont intégrés à ce mémoire. Concernant le végétal, la forêt -qu’elle soit apprivoisée ou non-, il s’agit d’observer et de restituer les ambiances végétales qui pourraient recouvrir la ville si cette dernière était laissée à l’abandon. L’étude des parcs et des jardins, publics comme privés, est à ce titre un thème majeur du mémoire.

Aujourd’hui, les attentes et exigences individuelles en terme d’urbanisme sont de plus en plus précises : elle concernent la sphère professionnelle comme la sphère privée, l’intérieur comme l’extérieur. Désormais, la qualité de vie du citoyen dépend aussi de son environnement. Notre culture, avec ses connotations particulières à chaque région, évolue sous les pressions économiques de la vie contemporaine et les évolutions sociétales.

Ce projet devrait déboucher sur la création d’un site Web, d’une banque de photographies sur la ville de Yaoundé puis sur le Cameroun tout entier. Il sera ainsi facile et riche d’y rassembler d’autres états des lieux photographiques existants ou à venir.

Portées du regard

Ce projet d’observation photographique et d’analyse constructive des banlieues et des principales villes du pays se veut une iconographie du comportement humain d’aujourd’hui. La finalité de cette étude est d’apporter une réflexion sur la qualité de vie dans le contexte socio-urbain du Cameroun.

Tout au long de ce premier trimestre de l’année 2013 et par la suite, ce mémoire se construit en associant une vision photographique du paysage urbain aux écrits d’un carnet de voyage collectif. Il mêle également le ressenti des photographes suite aux dires des habitants rencontrés pendant leurs périple.

• A proximité des grandes cités, des villages du siècle passé et leurs maisons en terre crue sont des témoins des époques révolues. La société dans les villages traditionnels a néanmoins subi de profondes modifications socioculturelles. Suite au confort économique véhiculé par ces dernières décennies, des contradictions internes aux villages sont apparues. Du point de vue du citadin, ces lieux de vie d’antan représentent une nostalgie, un retour au folklore. Ces formes d’habiter sont pourtant idéales dans un contexte exacerbé de politique de développement durable.

• D’autres lieux se retrouvent dans les Grands Projets de Villes (les « grandes réalisations »), souvent des quartiers ou des régions considérés comme “ difficiles ” où l’on veut apporter un “ meilleur vivre ”. Après concertation des acteurs de la ville, on désenclave, on projette du changement et pour cela quelqu’un doit appuyer sur un bouton qui fera disparaître à jamais le passé de certains. Les nouveaux espaces libres attireront d’autres classes qui apporteront “ le neuf”. Dans ce mouvement, des tentatives de nouveaux urbanismes sont créées à partir de tissus urbains anciens, adaptés à la société. Ces mouvements se soldent tant par des réussites que par des échecs.

Ce mémoire photographique du Cameroun tend à déceler les tendances et les évolutions de la société pour enrichir et approfondir notre culture dans le cadre de la cohabitation tant ethnique qu’économique.

Méthodologie photographique

Les photographies de ce projet tendent à nous montrer le vide et le plein, le beau et le laid de notre vie quotidienne, à travers la ville dans tous ses états. Les images figeront les diverses zones, ville et campagnes du pays. Elles devront aussi montrer les tendances et différences socio-économiques, les “ non-lieux ” ou lieux délaissés, toutes ces réalités qui nous entourent. L’habitude, le stress de la vie moderne et l’égoïsme individuel croissant de notre société nous empêchent de voir et d’appréhender ces traces urbaines.

Les photographes de ce projet collectif ont réalisé des photographies qui ont été montées en diptyques pour l’exposition sur la ville de Yaoundé, ville/forêt. Ainsi, la présentation de ces diptyques dans l’exposition était laissée à l’appréciation de chaque artiste.

Les espaces urbains : ils ont pour visée de montrer l’espace public, l’urbanisme dans ces contextes géographiques et économiques de chaque région. Il s’agit d’amener l’individu à observer à travers les photographies que nous proposons, à lire et analyser l’espace public, espace qui appartient à tous dans l’idéal de notre société.

Le végétal : une mine d’informations sur les plantes et arbres de cette région, les formes de vie contemporaine, les traces culturelles, la médecine et l’alimentation traditionnelles.

Création du site Web

Le site Web représente une première base de données d’informations photographiques ouvertes au public sur la ville de Yaoundé et les autres villes en cours d’étude. Ce site devrait être créé et géré par une institution camerounaise. De par leur profession, le Collectif Kamera (groupement de photographes associés au niveau national) et Hervé Dangla initieront cette archive numérique. Ils pourront de plus enrichir ce site et ces archives afin d’en faire un état des lieux du Cameroun aujourd’hui.

Les écrits

A partir des rencontres et des conversations enregistrées avec les passants au moment des prises de vue photographiques, les participants choisiront des extraits des dires des uns et des autres, des questions, des réponses ou des affirmations, qui renforceront ce documentaire.

Des écrits à quatre vitesses : 1/ Les dires des habitants sur leur espace privé, le dedans et leur espace public, le dehors dans leur vie quotidienne, leur environnement urbain. 2/ Les remarques et analyses des spécialistes et des acteurs de l’habitat de la ville et de la forêt qui pourront enrichir ce documentaire (élus, architectes, urbanistes et promoteurs). 3/ Les carnets de notes “ de voyage ”, observations et remarques relatives à ces photographes. 4/ Les remarques reçues par le public après présentation de l’exposition.

Les photographies seront toutes légendées de la même manière : commune, rue et identité locale.

Finalité de cette étude à partir du site Internet

Sensibiliser l’habitant sur sa propre culture « d’habiter » dans le contexte régional et national.

• Observer l’habitat et l’urbanisme qui l’entoure.

• Recenser les différentes tendances actuelles de l’architecture et de l’urbanisme du Cameroun et des diverses régions.

• Comprendre les grandes modifications culturelles, sociales et régionales.

• Créer un site Web, première base de données de photographies urbaines sur le Cameroun. Ce site pourrait être géré par le Collectif Kamera, groupement de photographes associés au niveau national.

• Archiver : cette étude pourra être consultée, sur son site, par les acteurs et décideurs de l’environnement des principales villes du Cameroun. Il s’agit de mieux connaître pour mieux décider des grands projets futurs du pays.

• Utiliser cette étude dans le cadre du programme des universités comme support d’enseignement dans les départements : arts plastiques, photographie, sociologie, ethnologie, architecture, urbanisme.

• Développer la pratique et l’art de la photographie professionnelle.

Les porteurs de ce projet sont aujourd’hui

-  Photographes Camerounais :
-  Yvon Ngassam, caméra et photographies,
-  Joêl kungou, son et photographie,
-  Romuald Dikoumé Yomzak , photographie,
-  Aimé Menoba, photographie.
-  Contact au Cameroun : Aimé Menoba,
-  Yvon Ngassam.