Ha’aretz en hébreu : terre.

La terre est revêtue de plusieurs peaux dont certaines ont des maladies. L’une de ces maladies est l’homme.

Deux femmes, deux histoires de femmes en transhumance, façonnent leur identité et travaillent leurs Terres de leurs mains, de leurs regards, pour les partager, les communiquer. Zéhavite, une quinquagénaire, mariée avec enfants déjà grands et partis. Elle est une artiste dans l’ombre, la sienne. Puis il y a Ilanit, pas la trentaine, sauvage, asociale, la nouvelle génération. Ses parents ont disparu de sa vie depuis son adolescence.

Une recherche culturelle et identitaire exprimée par une parole multiple.

Sur le thème de la mémoire individuelle, culturelle et identitaire au travers l’histoire de deux femmes, d’âge et de parcours différents, reliées par des pays communs :Israël / France.

La fabrique d’une installation spatialisée visuelle et sonore contemporaine est proposée.

Une conception narrative cinématographique, avec trois écrans suspendu dans un espace de représentation, compose une perspective visuelle (voir schéma), des photographies projetées, une création musicale, un Horspiel, (jeu de l’ouie) électroacoustique, en 7.1. explorent le parcours de ces deux êtres. Le choc des images et des sons construit par les auteurs témoigne du voyage réel et irréel de ces deux vies…

-  Auteurs :  Sabrina Cohen, Hervé Dangla
-  Composition sonore : Gino Favotti


Résumé

« Espace-temps, Ha’aretz »

C’est l’histoire de deux vies de femmes et de deux terres, Israël et la France. Que savons-nous de ces pays, suivant dans lequel on se trouve, les informations ? Juste une histoire de deux femmes.

Questionné par ce besoin de revenir là-bas. Questionné sur ces deux femmes inventées, de retour là-bas. Elles vont nous apporter un regard dirigé, deux générations, sur ces pays, leurs terres.

-  Zéhavite, une quinquagénaire, mariée avec enfants déjà grands et partis. Elle est une artiste dans l’ombre, la sienne. Ses parents se sont installés à Jérusalem dés 1948 à l’annonce de ce nouveau pays. Quelques années plus tard, Zéhavite est née et a grandi à côté de toutes les réalités de Ha’aretz. Vers les vingt ans, elle s’est mariée et a suivi son mari en France. Elle n’a jamais vraiment quitté Israël, depuis toujours elle s’y rend, au moins une fois par an, seule et navigue dans sa famille et ses amis d’adolescence. Juste quinze jours par an lui sont assez. À chacun de ses retours en France, elle ramène dix mains de Fatima et des « mobiles » pour son chez elle, « un fantastique musée mémoire, privé ». Ces objets lui ferait touché Ha’aretz au quotidien depuis l’autre terre ?. Elle aime et vit avec la couleur de ses peintures, elle va nous parler de sa vie et nous montrer son Israël.

-  Puis il y a Ilanit, pas la trentaine, sauvage, asociale, la nouvelle génération.

Ses parents ont disparu de sa vie depuis son adolescence. C’est son père qui l’a emmené loin d’Israël quand elle était enfant. Puis un léger retour plus tard dans l’adolescence et puis Paris. Loin de toutes racines, seule. Chez une tante. Voilà que subitement, son père revient comme il le fait parfois, par téléphone il l’invite en Israël pour un mariage de famille, et puis non. Tout est annulé et le père disparaît de nouveau, jusqu’à quand ? Sa mère, elle ne sait pas où elle est. Douze années qu’Ilanit n’a pas touché cette terre, si ce n’est par la presse, La voilà presque obligé d’y revenir. À la recherche de quoi ? de qui ? Nous allons la suivre aussi.

Deux âges et deux histoires différentes. Ces mêmes racines qui questionnent.

Le parcours d’Ilanit en Israël

Arrivée par bateau depuis Athènes à Haïfa, ville où la plupart de la famille de mon père se trouve, déambuler de nouveau dans cette ville à la recherche des quelques images présentes dans ma mémoire et en découvrir de nouvelles, puis un peu de famille pour renouer avec cette part de moi, en sommeil depuis plus de dix ans. Puis aller vers le Golan peut-être, encore des images et quelques souvenirs tant estompés qui m’attirent… Mémoire et découverte pourront fusionner. Ensuite Tel-Aviv, capital, fourmillement de la diversité israélienne, association et univers culturel à rencontrer qui guideront certainement les envies, les destinations à suivre… et finir par le désert du Néguev.

Là, mes souvenirs et émotions sont toujours très présents et j’ai vraiment envie de m’y replonger… croiser quelques bédouins… et puis le retour…

Le parcours de Zéhavite en Israël

Aujourd’hui mon moi à Ha’aretz.

J’atterris à TEL-AVIV, je m’installe chez mon frère et pendant une semaine, je marche dans les rues, je saisis des images dans mon appareil … je me réapproprie l’espace, les lieux, les sons et les odeurs, les goûts et les saveurs… je me déconnecte totalement de la France et retourne chez moi comme si je ne suis jamais partie…

Ensuite, je prends mon sac pour faire la tournée des amis : Haïfa au nord avec sur la route quelques petites stations, je retrouve mes amis et leurs univers … je prends la route vers le kibboutz et mes souvenirs lointains… je descends vers Sderot pour retrouver mes traces de jeunesse et je clôture à Tel-Aviv, toujours avec mon appareil, saisissant des moments pour les emmener avec moi…

Structuration vidéo

Dans le visuel de cette histoire, les deux femmes ne se rencontreront pas. Pourtant elles se croiseront pour le public seulement. Sur des panoramiques urbains et paysages naturels de ces terres, ces mêmes images seront traversées par Ilanit et Zéhavite.

« Dans des moments privés à chacune d’elle, à leur rythme et dans leur monde différent. »

Les premières images de ce film seront dans le temps du voyage en Israël, en diptyque. Deux images côte à côte sur l’écran :

-  À / l’image de gauche nous montrera les ambiances d’attentes. Pour Zéhavite, l’aéroport de Stuttgart presque vide, la nuit et pour Ilanit, le hall d’attente du port et le bateau dans l’attente du départ, de la traversé.

-  B / l’image de droite nous fera découvrir le portrait de nos deux personnages, images très rapprochées de Zéhavite et d’Ilanit.

Zéhavite voyage en avion, nous la découvrirons dans l’aéroport de Stuttgart, dans les longues attentes entre deux vols. Elle nous parlera d’elle, de ses voyages antérieurs dans ces entre deux terres.

Ilanit voyage avec le réseau des routiers jusqu’à Athènes en semi avec un collègue chauffeur puis le bateau vers Haïfa. C’est pendant ces longues heures d’attente et des morceaux de la traversée que nous découvrirons cette jeune femme ; Elle nous parlera aussi, dans ces entre deux terres.

En Israël, elles nous guideront vers leurs familles, leurs amis, et leur solitude, dans des paysages divers de ce pays. La caméra suivra ces deux femmes dans leur histoire individuelle qui pourtant doivent ressembler à des milliers d’autres vies qui se retrouvent, séparées, déchirées, jusqu’à ne pas comprendre leurs propres racines.

Projection vidéo

-   Des séquences décalées, des images qui se suivent mais avec des secondes manquantes, qui provoquent comme une accélération de l’image. Accompagnées de la création musicale, comme pour accélérer la pensée sur des visions urbaines et naturelles.

-   Au travers d’un montage simultané sur trois écrans, l’espace de représentation deviendra le lieu de rencontre des deux personnages

Structuration photographique

Des portraits de nos deux femmes mises en contexte dans les lieux d’attente et dans les parcours de chacune d’elle.

Diffusion photographique : 16 images en format géant en clair obscur.

Déroulement de l’installation

L’installation se déroulera en deux temps :

-  Premier temps, des photographies sont projetées sur le sol, les murs, plafond, le premier mouvement de la création sonore est diffusé.

Rupture sonore intense en simultané avec une diffusion intense de lumière blanche dans la pièce, les photographies disparaissent.

-  Second temps, des images apparaissent sur les trois écrans suspendus, le public s’installe sur des chaises disposées devant les écrans, la projection et la diffusion sonore spatialisées commencent.

Matériel de réalisation

-  Vidéo : HDTV, couleur et noir et blanc
-  Photographie : chambre 4’ x 5’, couleur et noir et blanc
-  Son : DAT stéréo pour la captation et acousmonium pour la diffusion

Artistes de réalisation

-  Sabrina Cohen : co-auteur-réalisatrice et comédienne, dans le rôle de la jeune femme
-  Hervé Dangla : co-auteur-réalisateur, photographe
-  Zéhavite Cohen : comédienne dans le rôle de la quinquagénaire
-  Gino Favotti : création sonore
-  Emmanuel Borgetto : cadreur et Premier monteur
-  Sabrina Cohen : montage final