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Ce premier voyage s’inscrit dans une démarche d’observation photographique de l’urbanisme des villes et côtes approchées depuis la mer. La première étude a débuté sur le golf du Lion en Méditerranée, vers Gibraltar et s’est poursuivie par un tour de l’Atlantique nord.

Pendant 15 mois à partir de novembre 2017, à raison de 5 voyages de 3 mois, j ‘ai réalisé un documentaire sur l’intervention humaine autour de la rencontre de la terre et de la mer, des images qui révèlent les contrastes d’architectures, de cultures et d’histoires.

En moins d’un siècle, l’essor du tourisme, lié aux premiers congés payés, a transformé les bords de mers en zones urbaines oubliées ou convoitées pour répondre aux besoins d’un consumérisme sans borne. Alors que jadis la mer n’appartenait qu’aux pêcheurs, que le teint halé était synonyme de rudesse et de pauvreté, aujourd’hui posséder son appartement avec « vue sur mer » est devenu une quête alimentée par les promoteurs et les responsables en charge des communes.

Aujourd’hui, les façades des constructions regardent la mer, sans doute plus que leurs habitants, alors qu’hier on rejetait toutes les immondices, les égouts des villes dans l’eau. Et si de nos jours on tente de canaliser les « viscères urbaines » pour des notions de profit avant de penser à la vie, les rejets se font désormais depuis la mer elle-même, tant elle est sillonnée, surexploitée, maltraitée de ses rivages à ses abysses.

Dans la première étape de cette recherche, avec l’approche lente d’un voilier, j’ai documenté les côtes d’Europe, d’Amérique du nord, du Canada, de Saint Pierre et Miquelon, pour retrouver la grande Europe en Irlande et achever ces observations de retour en Méditerranée pour rendre compte, témoigner, de ces changements en les photographiant sans pour autant nécessairement insister sur les caractères incertains de ces rencontres terre/mer.

Certaines photographies pourront en effet receler un caractère anecdotique, d’autres un caractère plus esthétique, d’autres encore un regard éthique.

Les images sont archivées et analysées avec une approche médiationnelle et sémiotique. Ces travaux d’observations deviennent des expositions itinérantes présentés en galeries nationales et constituent un fond de recherches étudié par divers secteurs universitaires.

Hervé Dangla, auteur.