Livre photographique présentant une observation des réformes sociales et urbaines dans trois communautés déplacées, marginales, de la société colombienne contemporaine.

Réformes sociales et urbaines pour des raisons politiques et économiques : A Ciudad Bolivar, Tumaco et dans les Communautés Embera Chami de Risaralda et Alto Choco.

Cette édition présente une observation des réformes sociales et urbaines dans trois communautés déplacées, marginales, de la société colombienne contemporaine.

Celles-ci se différencient par leur culture et leur localisation géographique : à Tumaco, une population noire de culture africaine ; à Risaralda et Alto Choco, une communauté indigène Embera Chami et à Bogota dans la zone « Ciudad Bolivar », un mélange de populations très diverses, en quelque sorte « les laissés pour compte de la société moderne ». Ces communautés sont le centre d’intérêt de différentes institutions nationales et internationales qui désirent changer le cours de leur vie.

Notre projet a consisté à analyser ces processus de réhabilitation et de promotion populaire avec une approche photographique et anthropologique en vue d’étudier et de médiatiser les réformes réalisées dans ces communautés. Il a été important d’établir un contact avec les familles affectées par les projets et d’étudier leur mode de vie dans les habitations d’origine ainsi que leur attitude socio-urbaine dans le contexte du moment. Dans un deuxième temps, de suivre l’organisation des comités de quartiers, la construction des nouveaux édifices, la création des potentiels économiques et sociaux, l’installation et l’évolution des populations dans leur nouveau cadre de vie.

De 1996 à 2001, nous avons observé ces trois communautés représentatives de la population colombienne. En Novembre 1998, nous avons expérimenté une stratégie pour les réunir en créant une règle de trois et faire le portrait de cette société contemporaine. Les rideaux isolent les photographiés dans leur cadre de vie. Leurs regards nous interpellent.

Risaralda et Alto Choco

La culture indienne nous ramène aux origines de l’humanité. Depuis d’ère de la Conquista, les communautés indigènes sont les laissés pour compte de l’Histoire. Plus récemment, dans les années soixante-dix, diverses, diverses institutions ont entrepris de créer un cadre juridique qui leur garantisse une certaine protection.

Mais une incompréhension mutuelle semble gouverner ces rapports.

Comment interpréter alors l’attrait qu’exerce progressivement sur elles, le modèle de l’homme moderne, véhiculé par la télévision ?

Colombie, Tumaco, la Ciudadela 1990 à 2000 – L’Europe fait de la mixité chez les autres

Le gouvernement colombien, avec l’appui de la Communauté Européenne, 60 du budget, a choisi de déplacer une population de 2500 familles vivant dans une zone insalubre à hauts risques, sur l’île de Tumaco. Quatre ans plus tard, seules 1000 familles ont été relogées dans une nouvelle ville située à 3 kilomètres, sur le continent.

Une ville encore marquée par sa naissance artificielle dont les habitants, sous le choc de changements profonds et rapides, tentent de s’habituer à la terre ferme, au béton, au confort de la maison individuelle, agréable mais payant.

Quartier « Ciudad Bolivar », Bogota

Dans le Sud de Bogota s’étend une immense banlieue « Ciudad Bolivar », amoncellement de quartiers pauvres, de logements.

400.000 personnes, selon certaines statistiques, s’y sont regroupées, chassées de leur région d’origine par la violence ou la misère. Le nombre réel semble plutôt osciller entre deux et trois millions d’habitants.

Je les ai vus ces millions de rêveurs, rattrapés par le cauchemar qu’ils fuyaient et souvent, j’ai cru deviner dans leur regard cette interrogation « Pourquoi moi, pourquoi nous ? »

 

Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidé à réaliser ce projet, en particulier : Jorge Condia et l’amicale de la médecine légale, Franklin Escobar, Liana Cecilia Navarro, Zaide Figueredo, Eigrrael Salinas Garcia, Lenei y Diego Escruceria, Orlando Otero Victoria, padre Jaime, Roger Katan, et tous les habitants des communautés qui nous ont accueilli amicalement, ainsi que toute l’équipe de M.P.P., Stéphane Lapoutge et Diego Samper, qui par leurs savoir-faire, nous ont permis d’aboutir ce livre.