Le territoire est composé d’une zone pavillonnaire, de barres d’immeubles (CLP/Rue de Bruxelles/Le Milan) construites au début des années 60 et d’un magnifique château datant du XVI è siècle aujourd’hui transformé en lieu de culte musulman.

Les habitants sont français, rapatriés des anciennes colonies, immigrés d’Europe, du Maghreb et d’Afrique, ces personnes habitent le quartier parfois depuis plusieurs décennies, certaines ont été les premiers occupants de ces immeubles. Ils sont la mémoire vivante de ces cités, les témoins du quartier, des changements (départs de familles, installations de nouveaux locataires ou propriétaires, AZF). Des changements qui ont parfois mutilé leur quartier (destruction après AZF) ou qui laissent des stigmates encore très importants sur ces petites copropriétés ,des petits immeubles vétustes à faible budget qui aujourd’hui se dégradent pour multiples raisons (incivilités, violence, trafic…).

Ces lieux sont plein de richesses, de convivialité, de solidarité, de la générosité mais aussi beaucoup de difficultés (administratives, socio-économiques). La population a changé depuis plusieurs années de nouveaux migrants s’y sont installés, ils viennent d’Espagne, d’Italie, fuyant la crise économique, que connaissent-ils du quartier, de son histoire….

Ce projet a pour but de mettre à l’honneur les habitants, de les amener à un travail de mémoires, de recueils et de croisement de témoignages des femmes et hommes qui vivent dans un même lieu (ou ont vécu).

Cette transmission de la mémoire favorisera le dialogue entre les générations. Il renforcera la place des « ainés »dans notre société, dans le quartier. Une place remise en question, nombreux sont les ainés qui estiment que parfois les rapports sont difficiles entre les générations, qu’ils se sentent moins respectés. Ce projet permettra également de valoriser le parcours des immigrés qui pourront témoigner de leurs parcours d’exilés, parler de leur arrivée en France. Certains enfants n’ont pas eu de transmission de l’histoire de la famille, leurs origines, leur culture et cette méconnaissance aggrave la perte des repères chez certains jeunes en crise identitaire.

Cette perte de repères est souvent à l’origine de dérives identitaires, qui peuvent amener les jeunes vers les extrêmes.