En 2023, nous réalisons de nouveaux portraits du Mirail et des Izards/Borderouge en contraste avec les photographies réalisées par Hervé Dangla depuis les années 90 de la Reynerie et Bellefontaine, le projet Candilis des années 60 et des maraîchers d’hier pour les Izards et Borderouge.

Izards/Borderouge 1998-2023

Ce projet relie le nord et le sud de la ville de Toulouse avec deux expositions de photographies, intitulées « Cité land, saison 3 ». Elles se tiennent du 1 au 28 juin 2023, au même moment à la Médiathèque des Izards et à la Médiathèque Grand M au Mirail.

Borderouge 2023


Le collectif HDFS était situé de 1989 à 2006, 163 chemin Lanusse, au domicile de Hervé Dangla, auteur photographe, au beau milieu du nouveau quartier Borderouge actuel.

Dès 1998, nous avons réalisé un mémoire photographique de la zone maraîchère des quartiers des Izards : images de champs de maïs, de blé autour des dernières serres de cette zone oubliée de la ville de Toulouse depuis les années quatre-vingt. Avant même les premiers bâtiments sur cette friche de 150 hectares, nous avons réalisé des images des premiers axes de voirie.

Très vite, les ronds-points s’incrustent avec leurs bureaux de vente décorés ; les grues s’élèvent, les bâtiments et maisons dans leur sillage, et les tranchées du métro, prémisses des ramifications de ce nouveau quartier. Nous avons arrêté les photographies en 2006.

Nous avons aussi réalisé, avec l’ordre des architectes du Midi Pyrénées et le CAUE 31, une série de rencontres et d’analyses transcrites, de 1999 à 2003, sur cinq grands projets urbains en Haute-Garonne, dont la création de Borderouge. Ces écrits seront exploités pour l’étude.

Diptyques photographiques :  Borderouge 1998/2018

 

Nous proposons de réaliser avec des écoles, des associations et institutions locales un travail, à partir de ces archives audiovisuelles et écrites et d’édifier de manière participative une mémoire sur ces quartiers.

Il s’agira donc, à partir de ce fonds documentaire, de retrouver les points de vue des prises photographiques existantes et de réaliser ensemble la nouvelle image du même point de vue. Sur une durée de trois ans, nous envisageons d’organiser une exposition annuelle et des rencontres qui permettront de témoigner de cette trace autour de ces quartiers et des phénomènes urbains.

A terme, l’objectif est de constituer une mémoire collective numérique, créer un forum de réflexion sur ce phénomène et achever ce projet par une édition papier. Les Archives Municipales de la ville de Toulouse et à l’INA seront des partenaires privilégiés dans la construction de cette mémoire.

Méthodologie du projet

Approche photographique

Avril 2018, nous proposons de développer un « jeu de piste » sur les quartiers des Izards et de Borderouge en exposant des tirages géants, tirés du fonds photographique, sur plaque ou sur toile dans l’espace public. Ces images déconstruiront la représentation urbaine présente des habitants et les inviteront à se questionner sur un autre passé de leur lieu de vie : où sommes-nous ?

Juin 2018, certaines nouvelles prises de vue seront mises en diptyque pour répondre aux premières images : nous sommes là !

Novembre 2018 : première exposition de ce projet.

Approche écrite

Septembre/octobre 2018, lancement du projet d’écriture avec les partenaires investis: établissements scolaires et universitaires, institutions et associations locales. L’objectif du travail d’écriture consistera en une mise en abyme de la notion de transfert, comme moyen de rendre compte d’une trace collective. La collecte des textes donnera lieu à une production scientifique se fondant sur l’étude sémiotique des images et l’analyse des productions écrites.

Le projet final, la publication d’un livre, traitera donc de cette notion de transfert selon une approche médiationnelle culturelle et interculturelle, adaptée aux champs qui nous concernent et qui stimulent notre engagement à en témoigner par l’écriture et la photographie au sein du Collectif HFDS. Tout l’intérêt de lier les approches scientifiques du traitement de ce thème à la force esthétique rendue par les images et l’écriture s’impose alors comme nécessairement constitutif d’une mémoire collective des quartiers des Izards et de Borderouge à Toulouse, à l’instar de la démarche entreprise sur le quartier du Mirail.

Le mot « transfert » véhicule alors bien des images associées à des domaines variés, contigus ou distants, et si le déplacement s’opère bel et bien d’un espace à un autre (du passé vers le présent), que celui-ci soit réel ou non, sa dimension symbolique et l’impact que cela peut générer au niveau des imaginaires singulier et/ou collectif et des horizons d’attente ne sont pas toujours reçus ou vécus de la même manière selon les « territoires » (au sens concret et abstrait) irradiés. Qu’ils aient été positifs ou négatifs, qu’ils soient en instance d’accréditation ou d’objection, tout « transfert » se présente comme un dispositif, un cheminement qui relie sporadiquement des territoires dont l’un est tantôt l’embryon, tantôt le cannibale de l’autre. En somme, précisément ce qui touche aujourd’hui les quartiers des Izards et de Bourderouge.